de Rousseau est et était fort commun. — C’est égal : la date, le nom de famille, les prénoms de la déposante, cela fait trois, concordances singulières.
Mais alors, si l’homme de confiance de madame de Luxembourg a vu ce papier et ce registre, comment a-t-il déclaré n’avoir rien trouvé du tout ?… Faut-il voir là un mensonge charitable de madame de Luxembourg qui n’a pas voulu dire à Rousseau que l’enfant était mort ?
Quant aux autres enfants, s’il n’y en a nulle trace dans les registres, c’est peut-être que la déposante ou l’administration leur avait donné, comme cela se faisait, un faux nom de famille. — Je ne sais rien, vous ne savez rien, nous ne savons rien.
Allons ! je vois bien qu’il faut admettre l’histoire, — sur laquelle, au surplus, aucun des plus grands admirateurs de Rousseau, au XVIIIe siècle, excepté Sébastien Mercier, n’a jamais eu de doutes[1]. Voyons maintenant comment il la raconte lui-même, et quelles explications et excuses il nous donne successivement dans ses Confessions, dans ses lettres et dans ses Rêveries. (Car il y revient très souvent, et cela peut montrer également la
- ↑ Dans un Recueil des airs, romances et duos de J.-J. Rousseau publié par souscriptions en 1871, on lit cette note à la suite de la liste des souscripteurs : « L’éditeur a cru devoir à sa délicatesse de présenter cette liste, pour rendre notoire le montant de tout et bénéfice qu’il a destiné à l’Hôpital des Enfants-Trouvés. »