t-elle oubliée ? — Il se souvient pourtant que le premier enfant est né « dans l’hiver de 1746 à 1747, ou à peu près ». Celui-là avait une marque dans ses langes. (Il dit dans les Confessions que « cette marque était un chiffre qu’il avait fait en double, sur deux cartes, dont une fut mise dans les langes de l’enfant ».) Les autres enfants n’avaient aucune marque.
Laroche, homme de confiance de la maréchale, fait donc des démarches pour retrouver l’aîné, celui qui avait une marque, et qui en 1761 devait, s’il vivait encore, avoir quatorze ans. Les recherches sont infructueuses.
Rousseau écrit alors à la maréchale : « Le succès même de vos recherches ne pouvait plus me donner une satisfaction pure et sans inquiétude. » (Et cela est vrai : où, dans quel état allait-il retrouver, s’il le retrouvait, ce garçon de quatorze ans ? et comment aurait-il été absolument sûr que c’était bien lui ? etc…) — « Il est trop tard, ajoute-t-il, il est trop tard. Ne vous opposez point à l’effet de vos premiers soins ; mais je vous supplie de ne pas y en donner davantage. »
Rousseau, dans la partie de ses Confessions écrite en 1769, nomme la sage-femme Gouin. L’a-t-il indiquée en 1761 à madame de Luxembourg ? Ou cette sage-femme était-elle morte ? En tout cas Rousseau savait bien qu’elle serait morte quand les Confessions seraient rendues publiques.