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bonne bête. Seulement, stylée par sa mère, elle acceptait, sans le dire à Jean-Jacques, des cadeaux de ses riches amies. — Plus tard, à l’Ermitage, il paraît bien que, jalouse de madame d’Houdetot, elle fut maladroite, bavarde, indiscrète. — Ce n’est pas tout. Jean-Jacques, dans l’endroit même où il vante le bon sens de Thérèse, nous dit :

Souvent, en Suisse, en Angleterre, en France, dans les catastrophes où je me trouvais, elle a vu ce que je ne voyais pas moi-même ; elle m’a donné les avis les meilleurs à suivre ; elle m’a tiré des dangers où je me précipitais aveuglément.

Aïe ! Cela signifie sans doute qu’elle lui a dit un jour, je suppose : « Tu ne vois donc pas que madame d’Épinay te traite comme un valet ? » ou : « Tu ne vois donc pas que ce monsieur Grimm est jaloux de toi ? » un autre jour, à Motiers : « Tu ne vois pas donc pas que ce Montmollin s’entend avec ceux de Genève ? » un autre jour, s’ennuyant à Wootton : « Est-ce que tu crois que ce monsieur Hume est tant que cela ton ami ? » enfin, qu’elle entretenait volontiers sa défiance, par bêtise, pour le garder, pour se faire valoir, ou parce que la tête de tel ou tel ne lui revenait pas, ou parce que tel ou tel l’avait traitée avec trop peu d’égards. — Et, parce que Jean-Jacques avait absolument besoin d’elle, il la croyait.

Oui, tout cela est possible ; mais, avec tout cela, il me paraît certain que Thérèse lui a été réellement dévouée. Et, si cela lui fut facile dans les premières