que sa Nanette, avait une humeur douce et un caractère aimable…, au lieu que la sienne, pie-grièche et harengère, etc..
Il fallait bien que Thérèse ne fût pas si désagréable, puisque les belles dames lui faisaient des caresses, que madame de Boufflers à Montmorency allait goûter chez elle, et que la maréchale de Luxembourg l’embrassait comme du pain. — Même plus tard, et quand Thérèse a dépassé la cinquantaine, un jeune Marseillais, M. Eymar, venu à Paris en 1774 pour visiter Rousseau, nous dira : « Madame Rousseau était bien loin de ressembler au portrait hideux qu’un poète célèbre a fait d’elle dans ses satires (sans doute Voltaire dans la Guerre de Genève), je ne la trouvai ni jeune ni belle, bien s’en faut ; mais je la trouvai honnête, polie, vêtue proprement dans sa simplicité, et ayant toute l’allure d’une bonne ménagère. »
Thérèse, à vingt-trois ans, pouvait plaire. Ceci me paraît acquis.
Que cherchait Rousseau quand il la rencontra ? Une infirmière et une servante autant qu’une compagne.
Thérèse avait eu un malheur ? Tant mieux ! « Sitôt que je le compris, dit Rousseau, je fis un cri de joie. » Pourquoi ? C’est sans doute parce qu’il avait craint une autre chose qu’il nous dit sans ambages. Mais c’est aussi parce que, peu sûr de lui à cause de son infirmité et de sa névrose, il ne