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cette douceur de rentrer, volontaires et conscients, dans le royaume de la vie sans pensée, dans notre pays d’origine. Il nous insinue une sérénité fataliste, qui est un grand bien ; il assoupit en nous toute la partie douloureuse de nous-même ; et ce qui est charmant, c’est que nous la sentons qui s’endort, et que nous nous en souvenons sans en souffrir. Il serait beau de voir un jour l’humanité vieillie, dégoûtée des agitations stériles, excédée de sa propre civilisation, déserter les villes, revenir à la vie naturelle, et employer à en bien jouir toutes les ressources d’esprit, toute la délicatesse et la sensibilité acquises par d’innombrables siècles de culture. L’humanité finirait ainsi à peu près comme elle a commencé. Les derniers hommes seraient, comme les premiers, des hommes des bois, mais plus instruits et plus subtils que les membres de l’Institut, et aussi beaucoup plus philosophes… Au fait, le bonheur final où la race humaine aspire et vers lequel elle croit marcher se conçoit bien mieux sous cette forme que sous celle d’une civilisation industrielle et scientifique.

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Ce qui me revenait confusément ce jour-là, n’est-ce pas le songe qui est au fond de l’absurde Discours sur les Sciences et les Arts et du ténébreux Discours sur l’inégalité ! Ainsi il y a tel mouvement de notre sensibilité par où nous sommes encore disciples de Rousseau sans le savoir.

Outre l’amour des aspects de la terre, outre la rêverie, il apporte (surtout dans les Confessions), une espèce de réalisme cordial et souriant. Jean-Jacques n’est point, comme les autres écrivains de son temps, un gentilhomme ou un bourgeois