plus autant de votants que d’hommes, mais seulement autant que d’associations. »
Quant à l’inégalité des fortunes… Le communisme est enveloppé dans Rousseau. Il dit dans le Contrat (L. 9) :
L’État, à l’égard de ses membres, est maître de leurs biens par le contrat social… Les possesseurs sont considérés comme dépositaires du bien public.
Et il avait dit dans l’Émile (V) :
Le souverain (c’est ici le peuple) peut légitimement s’emparer des biens de tous, comme cela se fit à Sparte, au temps de Lycurgue.
(Et pourtant, dans la Nouvelle Héloïse, il écrivait à la fois le poème et le traité du gouvernement domestique ; et cela supposait à la fois l’inégalité assez grande des fortunes et une sévère hiérarchie, et il en résultait un groupement naturel, économique et moral, qui formait évidemment une « société partielle », interposée entre l’individu et l’État. Et ce groupement semblait à Rousseau utile et délicieux.)
2º Le système implique la souveraineté du peuple. Cette souveraineté va loin.
On convient, dit Rousseau, que tout ce que chacun aliène, pour le pacte social, de sa puissance, de ses biens, de sa liberté, c’est seulement la partie de tout cela dont l’usage importe à la communauté : mais il faut convenir aussi que le souverain (c’est-à-dire le peuple en tant que souverain) est juge de cette importance.