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sous son vrai nom, dans sa première condition et non encore déguisé en don César… Mais sans doute la mère avait remarqué quelque chose et elle parla à la petite. Jean-Jacques eut beau, ensuite, s’attarder quand il pouvait dans l’antichambre de madame de Breil : il n’obtint plus une seule marque d’attention de la part de la fille. Même, deux fois, madame de Breil lui demanda d’un ton fort sec « s’il n’avait rien à faire » — « Il fallut, dit-il, renoncer à cette chère antichambre. » Et il conclut : « Ici finit le roman. »

Eh bien, il me paraît clair que les deux premières parties de la Nouvelle Héloïse, c’est l’achèvement de ce roman, du roman de toute sa jeunesse, et que ce n’est pas autre chose, et qu’il le conçoit et même l’écrit d’abord, pour son plaisir, et sans s’inquiéter de la suite.

Il faut que Jean-Jacques soit aimé de ce qu’il appelle dans les Confessions la « demoiselle du château » ; et il faut qu’il la possède. Après, on verra. Et voici comment cela s’arrange dans sa tête.

Personnages : lui, Jean-Jacques, sous le nom de Saint-Preux ; Julie d’Étanges ; le baron d’Étanges son père, gentilhomme plein de préjugés (cela est impliqué par la donnée même de l’histoire) ; la baronne d’Étanges, mère indolente et effacée (pour faciliter et expliquer certains faits). Enfin, comme personnages accessoires : la piquante Claire, en contraste avec la tendre Julie ; l’énergique et