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C’est en plein air, c’est sous le ciel qu’il faut vous rassembler et vous livrer au doux sentiment de votre bonheur… Que vos plaisirs ne soient pas efféminés ni mercenaires ; que rien de ce qui sent la contrainte et l’intérêt ne les empoisonne ; qu’ils soient libres et généreux comme vous ; que le soleil éclaire vos innocents spectacles : vous en formerez un vous-même le plus digne qu’il puisse éclairer.

Tout ça, pour des espèces de fêtes de comices agricoles ou de fanfares de pompiers, — fêtes dont je ne dis point de mal, et où il m’est arrivé de prendre part non sans plaisir, mais où l’on sait bien enfin que l’important est de boire.

Pour l’hiver, Rousseau imagine d’autres divertissements. Il propose notamment des bals entre jeunes gens et jeunes filles à marier, que présiderait un magistrat nommé par le Conseil.

Je voudrais qu’on formât dans la salle une enceinte commode et honorable, destinée aux gens âgés de l’un et de l’autre sexe, qui, ayant déjà donné des citoyens à la patrie, verraient encore leurs petits enfants se préparer à le devenir.

Et, là-dessus, il s’exalte d’une manière bien surprenante :

Je voudrais que personne n’entrât sans saluer ce parquet, et que tous les couples de jeunes gens vinssent, avant de commencer leur danse et après l’avoir finie, y faire une profonde révérence pour s’accoutumer de bonne heure à respecter la vieillesse. Je ne doute pas que cette agréable réunion des deux termes de la vie humaine ne donnât à cette assemblée un certain coup