observations utiles à la médecine. Je ne vous consulte point d’ailleurs ; je n’attends ni ne veux plus aucune espèce de soulagement de la part des hommes, mais seulement de Celui qui sait consoler les maux de cette vie par l’attente d’une meilleure.
Je prends soin de noter souvent, à la rencontre, ses maladies et ses infirmités parce qu’il ne faut jamais oublier qu’il fut en effet toute sa vie un malade et un infirme, et de façon cruelle et humiliante. Cela nous conseille l’indulgence dans les moments où nous sommes tentés de nous irriter contre lui. Et cela explique en lui bien des choses : ses humeurs, ses brusqueries, et son goût de la solitude, et les diversions qu’il cherchait dans l’occupation mécanique de copiste ; l’excès même de son orgueil, la conscience de son génie lui étant une revanche de ses misères physiques ; ses frémissements passionnés d’ermite et d’abstinent ; le refuge qu’il demande au rêve. Et, aussi, cela rend ses sentiments religieux plus vrais et plus touchants, et presque héroïques, dans son parti-pris, son optimisme quand même.
Il revint de cette crise, comme de tant d’autres. Et il avait le soulagement d’être débarrassé de la mère Levasseur. Avant de quitter l’Ermitage, il l’avait fait partir pour Paris avec quelque argent et s’était engagé à lui payer son loyer chez ses enfants ou ailleurs, et à ne jamais la laisser manquer de pain, tant qu’il en aurait lui-même. (Il faut dire que Grimm et Diderot faisaient déjà à madame