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n’eut un tel succès mondain. Rousseau huron, Rousseau impoli, Rousseau sans épée et sans montre, et surtout Rousseau copiste de musique mit en l’air tout le Paris-élégant de ce temps-là. Toutes les belles dames voulurent de la musique copiée de sa main. — Si Tolstoï s’établissait cordonnier à Paris, toutes nos belles socialistes iraient lui commander des bottines.

Rousseau jouit profondément de cette curiosité suscitée par sa conversion.

Ma chambre, dit-il, ne désemplissait pas de gens qui, sous divers prétextes, venaient s’emparer de mon temps… Je ne pouvais refuser tout le monde… Bientôt il aurait fallu me montrer comme Polichinelle, à tant par personne.

Or, au moment même où il obtient ce succès de vertu, nous sommes bien forcés de croire (car ces choses se passent en 1750 et 1751) qu’il venait de mettre ou qu’il allait mettre aux Enfants-Trouvés son troisième ou quatrième enfant.

C’est que sa réforme n’est point intérieure, ou du moins ne l’est pas encore. En dépit de son goût pour la solitude matérielle, il n’est préoccupé que de l’impression qu’il fera sur les autres. Il dit qu’il secoue le joug de l’opinion, qu’il la brave : mais la braver de cet air, c’est toujours songer à elle. Une réforme morale aussi peu discrète, aussi peu silencieuse, est bien suspecte. — Au moment où il tâche de descendre en lui-même, l’opération est