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IMPRESSIONS DE THÉATRE

Il en trouvait beaucoup d’ingénieux ou de drôles. En voici trois : On ne badine pas avec la mort, ou Trois Blondes (à cause des trois chevelures de Mmes Reichenberg, Pierson et Marsy), ou le bon Curieux. Ces titres me paraissent tout à fait convenables pour étiqueter les trois manuscrits décroissants de Mariage blanc.

1° On ne badine pas avec la mort. — Cela, c’est le texte qui a été lu au comité. Dans ce texte, Jacques était un dilettante un peu raisonneur et qui paraissait content de son dilettantisme. Marthe était tout bonnement une criminelle. Elle faisait exprès d’ouvrir la fenêtre dans le dos de sa sœur pour la tuer. Et Jacques, d’abord très sincèrement indigné, finissait, au bout d’une longue scène, par la baiser sur la bouche (dix minutes après le baiser de Simone), et par lui donner lui-même rendez-vous pour le soir, au fond du jardin. Oh ! tout cela très préparé, très expliqué, moins odieux qu’il ne vous semble : une série d’actes passionnels, ou de surprises des sens, ou de défaillances delà volonté. Bref, une tragédie, bien pâle encore assurément, car Ihumble Marthe est fort éloignée de toute façon, et même dans ses actes méchants, d’une Hermione, d’une Roxane ou d’une Phèdre ; mais enfin une tragédie !

2° Trois Blondes. — C’est le texte de la répétition générale, celui qui a tant déplu à quelques-uns. Et pourtant, nous avions déjà passé un mois à adoucir, k atténuer, à élaguer, hantés que nous étions de