Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/85

Cette page n’a pas encore été corrigée

« La Charité ouvre sans effort le rideau de l’éternité. Le Sauveur apparaît à Marie… Qui pourrait redire l’entretien de Marie et d’Emmanuel ? » — Évidemment, ce n’est pas nous. — Puis le Père, le Fils et l’Esprit se consultent… Et « le Souverain du Ciel permet à Satan un moment de triomphe pour l’expiation de quelques fautes particulières. » Ce n’était peut-être pas la peine de mettre en mouvement, pour un si médiocre oracle, l’ange de l’Amérique, et le chérubin Uriel, et Catherine, et Geneviève, et les martyrs canadiens, et Las Cases, et saint Louis et la Vierge Marie.

   *    *    *    *    *

Nous redescendons chez les Natchez. Chactas adopte officiellement René, malgré l’opposition d’Ondouré. Puis, pendant une chasse au castor, il fait à René le récit de ses aventures.

Ici se plaçait, dans le premier manuscrit des Natchez, l’histoire d’Atala. Mais, dans la version publiée en 1836, l’auteur suppose cette histoire connue, et Chactas ne commence son récit qu’à partir du moment où il a quitté le Père Aubry.

Il raconte qu’il s’est mis à l’école de la guerre chez les Iroquois ; qu’un missionnaire lui a appris la langue française, et qu’un jour, envoyé comme interprète avec une députation iroquoise pour négocier avec les blancs, il a été arrêté, comme suspect de trahison, par le gouverneur des Français et envoyé au bagne de Toulon ; qu’ensuite, son innocence ayant été reconnue par le nouveau gouverneur