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qui découpe d’ingénieux ouvrages. Par

 intervalles, les caisses d’airain que recouvre la peau de
 l’onagre se taisent au signe du géant qui les guide ; alors mille
 instruments, fils d’Éole, animent les forêts, tandis que les
 cymbales du nègre se choquent dans l’air et tournent comme deux
 soleils.

Et enfin ceci n’« enfonce »-t-il pas tous les Delille et même tous les Écouchard-Lebrun :

 Tour à tour l’armée s’allonge et se resserre, tour à tour
 s’avance et se retire : ici, elle se creuse comme la corbeille
 de Flore ; là elle s’enfle comme les contours d’une urne de
 Corinthe… Les capitaines font prendre aux bataillons toutes les
 figures de l’art d’Uranie : ainsi des enfants étendent des soies
 légères sur leurs doigts légers, sans confondre ou briser le
 dédale fragile ; ils le déploient en étoile, le dessinent en
 croix, le ferment en cercle et l’entr’ouvrent doucement sous la
 forme d’un berceau.

Comme il s’amuse !

Ici, nous apprenons que Satan veut empêcher l’Évangile de s’étendre dans le nouveau monde et, pour cela, unir tous les Indiens idolâtres afin d’exterminer les chrétiens. Puis, nous faisons la connaissance de la belle et douce Céluta, de la charmante petite Mila, et du bon et simple Outougamiz, frère de Céluta. Puis, Satan va trouver la Renommée et la prie de répandre de faux bruits et de semer les mensonges et les calomnies afin de brouiller davantage les Peaux-Rouges et les blancs. Et cela nous touche peu.

Après