DIXIÈME CONFÉRENCE
DERNIÈRES ANNÉES. — CONCLUSIONS
Tel qu’il était, il fut extrêmement aimé. Il eut des amis fervents et
constants. Il eut des amies amoureuses et dévouées. Il fut aimé, non
seulement à cause de ses livres, à cause de sa gloire, et parce qu’il
avait le plus séduisant des génies, mais parce qu’il était aimable. Sa
vanité nous choque dans ses Mémoires, où elle s’étale sans pudeur
et presque sans interruption : mais, dans la réalité, elle admettait des
trêves. La passion de la solitude le prenait de temps en temps, et le
plus grand de ses plaisirs paraît avoir été de voyager seul. Presque
jusqu’à la fin de sa vie, il a couru les routes, — sans madame de
Chateaubriand. — Mais, avec ses amis, surtout chez les Joubert, à
Villeneuve-sur-Yonne, il était tout à fait « bon garçon ». (Seulement,
dit Joubert, quand il s’apercevait qu’il était bon garçon, il continuait
en « faisant » le bon garçon.) Volontiers