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jambes étaient

 enveloppées de larges guêtres de velours rouge, bordées d’un
 petit cordon d’or. Il marche difficilement, mais d’une façon
 noble et touchante ; sa taille n’a rien d’extraordinaire ; sa tête
 est superbe, son regard est à la fois celui d’un roi et d’un
 homme de génie. Quand il est assis dans son fauteuil, avec
 ses guêtres à l’antique, tenant sa canne entre ses genoux, on
 croirait voir Louis XIV à cinquante ans.

(J’aime moins des passages comme celui-ci : «… Et quel Français pourrait oublier ce qu’il doit au prince régent d’Angleterre, au noble peuple qui a tant contribué à nous affranchir ? Les drapeaux d’Élisabeth flottaient dans les armées d’Henri IV : ils reparaissent dans les bataillons qui nous rendent Louis XVIII. Nous sommes trop sensibles à la gloire pour ne pas admirer ce lord Wellington, qui retrace d’une manière si frappante les vertus et les talents de notre Turenne. » (Diable !) Il faut dire que cela est écrit avant Waterloo et que plus tard, dans les Mémoires, Chateaubriand aura l’air de dire qu’il ne comptait pas, en 1814 sur l’étranger, et se donnera comme navré de l’entrée des Alliés à Paris. Et il le croira.)

On lit dans les Mémoires : « Louis XVIII déclara, je l’ai déjà plusieurs fois mentionné (oh ! oui !) que ma brochure lui avait plus profité qu’une armée de cent mille hommes. » Madame de Chateaubriand attribue le propos à Napoléon, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Je ne serais pas étonné qu’en réalité ni Louis XVIII ni Napoléon