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l’exalter à l’excès, soit pour le déprimer avec injustice. » Le Génie du christianisme avait pour lui le grand public et les femmes : mais, à l’Institut, le dix-huitième siècle philosophique se défendait.

Les prix décennaux ne furent jamais distribués.

D’après un récit de madame Hamelin dans le Constitutionnel du 1er août 1849, et d’après une correspondance particulière du Vrai libéral de Gand, 1er avril 1818, la galante madame Hamelin et, une autre fois, une dame qu’on ne nomme pas, mais qui doit être madame Hamelin encore, serait allée trouver Chateaubriand de la part de l’empereur, dans l’année 1811, pour lui proposer la paix. Chateaubriand aurait répondu : « Mon plus beau rêve serait d’obtenir de votre enchanteur cinq architectes et cinq millions pour aller en son nom rebâtir le temple de Jérusalem qui vient d’être brûlé » ; puis il aurait demandé qu’on créât pour lui un « ministère des bibliothèques de l’Empire ». (André Gavot : Une ancienne muscadine, Fortunée Hamelin ; Albert Cassagne : La Vie politique de Chateaubriand.) D’après madame de Rémusat (Mémoires), Napoléon disait : « Mon embarras n’est point d’acheter M. de Chateaubriand, mais de le payer ce qu’il s’estime. » Toutefois, l’empereur aurait payé ses dettes, pour qu’il consentît à se présenter à l’Académie.

Ce sont des racontars, auxquels ont donné lieu ses perpétuels embarras d’argent. Tout ce qu’on peut dire,