toutes les vertus ? Tu pensais
que tous les rois étaient dans mon empire et tous tes frères autour de mon rival ? Vile et chétive créature, tu fus insolent, menteur, lâche, envieux du bien d’autrui, ennemi de tout ce qui était au-dessus de toi par l’éducation, l’honneur et la naissance, et tu demandes des couronnes ? Brûle ici avec l’opulence impitoyable, qui fit bien de t’éloigner d’elle, mais qui te devait un habit et du pain. »
Il y a là de la franchise, avec quelque dureté nietzschéenne.
Partout, la mythologie chrétienne des Martyrs n’est agréable qu’en tant qu’elle ressemble à la mythologie païenne. Mais quelle imprudence ! Si les dieux sont des démons, si les péchés sont les dieux de l’Olympe, les péchés sont splendides.
L’auteur invente des anges ; mais ces anges, c’est toujours le messager Mercure et la messagère Iris, c’est Éros et c’est Vénus, avec de longues robes blanches et des ailes… L’ange des saintes amours s’appelle Uriel. « D’une main il tient une flèche d’or » — comme l’amour — mais « une flèche d’or tirée du carquois du Seigneur ; de l’autre un flambeau » — comme l’amour — mais « un flambeau allumé au foudre éternel ». L’auteur nous dit : « L’ange des saintes amours alluma dans le cœur du fils de Lasthénès une flamme irrésistible. » Pourquoi ne pas nous dire simplement qu’Eudore est amoureux ? Pour sauver Cymodocée du naufrage, « la divine Mère du Sauveur… envoie Gabriel à l’ange des mers ». Aussitôt Gabriel, «