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le merveilleux chrétien au merveilleux païen, lorsqu’il met au-dessus d’Homère et de Virgile, à quelques égards, Milton et Le Tasse et, au-dessus des anciens, les écrivains du dix-septième siècle, il aurait contre lui ces écrivains eux-mêmes, qui sont pourtant de bien autres chrétiens que lui, et qui, justement à cause de cela, n’auraient jamais eu l’idée de démontrer la vérité de la religion chrétienne par la beauté de ses productions littéraires.

L’auteur développe alors l’influence du christianisme dans la musique, la peinture, la sculpture, l’architecture, et parle bien, et l’un des premiers, des églises gothiques et (plus loin) encore mieux des ruines, préparant ainsi des thèmes à la poésie romantique. Enfin, dans la quatrième partie, consacrée au « culte », il étudie les cloches, les chants, la messe, la Fête-Dieu, les Rogations, les prières pour les morts ; puis le clergé, surtout régulier, et les moines de tous les pays du monde, les missions, les ordres militaires de chevalerie, et les « services rendus à la société par le clergé et la religion chrétienne en général ». Et chacun des cinquante-quatre chapitres qui composent cette partie ayant la même conclusion : « Mon Dieu, que c’est beau ! » cela est d’une monotonie un peu accablante.

Enfin, comme il avait terminé l’Essai sur les Révolutions en recherchant « quelle religion remplacerait le christianisme », il conclut ici par ce chapitre : « Quel serait aujourd’hui l’état de la société si le christianisme n’eût point paru sur la terre ? »