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riche et charmant dans ses pompes, il réclame toutes les sortes de tableaux. »

Et le Génie du christianisme est, en effet, une suite de tableaux et de morceaux ; c’est de l’apologétique descriptive. Le plan est d’une simplicité extrême, aussi peu complexe et « composé » que possible. Il est uni, tout uni ; il ne se ramasse pas comme un traité, mais s’étale comme un poème, « une sorte de poème persuasif, un poème sentimental », dit André Beaunier ; oui, et aussi, le dirai-je ? comme une série d’articles de journal.

« Quatre parties, divisées chacune en six livres. La première traite des dogmes et de la doctrine. La seconde et la troisième renferment la poétique du christianisme, ou les rapports de cette religion avec la poésie, la littérature et les arts. La quatrième contient le culte, c’est-à-dire tout ce qui concerne les cérémonies de l’Église et tout ce qui regarde le clergé séculier et régulier. »

De la première partie, je vous ai donné quelque idée en recherchant le degré de foi du brillant apologiste. Les chapitres les plus agréables sont sans doute ceux qui « prouvent l’existence de Dieu par les merveilles de la nature ». Cela rappelle la première moitié du Traité de l’existence de Dieu de Fénélon, et c’est, à la fois, moins probant encore et infiniment plus riche de couleurs. Cela fait songer aussi aux Harmonies de Saint-Pierre. Mais jamais personne n’avait décrit la nature avec cet éclat