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de Dieu, le royaume de Dieu, la communion des saints, l’Église œuvre de Dieu…, et qui, par le fait qu’il ne niera aucune des vérités révélées impliquées dans ces notions synthétiques, les acceptera toutes implicitement.

»Si nous appliquons cette distinction à Chateaubriand et si nous nous demandons : Avait-il la foi ?… nous répondrons :

»La foi explicite d’un Bossuet ? Certes non ! Mais une foi implicite, qui s’attachait à telles ou telles vues de foi, s’y complaisait, s’y tranquillisait, — et laissait le reste à l’érudition des théologiens de profession. C’était l’attitude très correcte, — et très calculée — de Descartes. C’est chez Chateaubriand une attitude spontanée, mais aussi correcte.

»Ici encore les théologiens distinguent : 1° les raisons de croire objectives, et ce sont les miracles que met en ligne l’apologétique traditionnelle ; 2° les raisons de croire subjectives, qu’ils appellent du nom de « suppléances subjectives de la crédibilité rationnelle. »

»Ces suppléances sont des impondérables, des incommunicables : motifs moraux, motifs de sentiment, motifs d’expérience, motifs de tradition, motifs d’ordre social… : le moralisme de Vinet, le pragmatisme de James, la sociologie morale de Brunetière, l’esthétique et le traditionalisme du Génie du christianisme. »

Voilà l’admirable consultation de mon théologien.

Ainsi,