vis sur le théâtre du boulevard ma
sauvagesse coiffée de plumes de coq, qui parlait de l’âme de la solitude à un sauvage de son espèce, de manière à me faire suer de confusion…
Il fut « enivré ». « J’aimai la gloire comme une femme, comme un premier amour. » On se le disputa. Les femmes s’arrachèrent un mot de sa main, une « enveloppe suscrite par lui », que l’on « cachait avec rougeur, en baissant la tête, sous le voile tombant d’une longue chevelure ». « Les éphèbes de treize et quatorze ans étaient, dit-il, les plus périlleuses. » Diable ! Il fait alors la connaissance de madame Bacciochi, sœur de Bonaparte, et de Lucien. Une fois on le conduit chez madame Récamier. Il ne devait la revoir que vingt ans plus tard. « Le rideau, dit-il, se baissa subitement entre elle et moi. »
Surtout, — avec Fontanes et Joubert, avec Molé, Pasquier, Chênedollé, qui fréquentaient chez elle, — il connut madame de Beaumont, née Pauline de Montmorin. Il fut passionnément aimé d’elle, et assurément il l’aima. Si vous voulez parfaitement savoir qui était madame de Beaumont, lisez ou relisez le tendre chapitre qui la regarde dans le livre d’André Beaunier : Trois amies de Chateaubriand. Elle avait eu un père massacré à l’Abbaye, une mère et un frère guillotinés, une sœur morte en prison, puis une vie morne et décolorée… J’ai vu son portrait par madame Vigée-Lebrun. Elle n’était pas belle ; elle avait, un