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lantes couleurs et que l’on remontait avec une clef pour le faire chanter.

Et l’empereur trouva le nouveau rossignol si joli, et il écoutait si souvent sa chanson, qu’il oublia son Bulbul. Et Bulbul serait mort de faim si la petite fille de la cuisinière ne l’avait adopté.

Mais, à force de remonter le rossignol mécanique, la clef cassa, et l’oiseau cessa de chanter.

Personne ne put le raccommoder, et l’empereur devint si triste, qu’il tomba gravement malade.

Mais, une nuit qu’il était près de mourir, il entendit soudain à côté de son lit une voix si mélodieuse, qu’il se sentit revenir à la vie.

C’était Bulbul qui chantait. Et Bulbul chanta jusqu’à ce que l’empereur fût complètement guéri.

« Oh ! Bulbul, dit l’empereur, ton plumage est moins joli, et tu ne chantes pas tout le temps comme l’autre ; mais tu es un ami, et tu viens quand on a besoin de toi. »

Et l’empereur reconnaissant commanda pour Bulbul une cage d’or et une petite couronne de diamants.