sautent au cou de leur mère. Car le loup les avait avalés si goulûment, qu’il n’avait pas pris le temps de les mâcher et qu’ils étaient encore en vie.
La chèvre et les biquets rirent et pleurèrent ensemble un instant ; puis la mère dit :
« Ce n’est pas tout ! Allez vite me chercher six grosses pierres. Je vais les mettre à votre place dans le ventre du loup, et je lui recoudrai la peau. Comme cela, il ne s’apercevra de rien à son réveil. »
Quand tout fut terminé, la mère et les enfants allèrent se cacher, pour voir ce que ferait le loup.
Au bout d’un moment, il se réveilla, se frotta les paupières, puis se tâta le ventre.
« Comme il est dur ! grogna-t-il. Sans doute je n’ai pas bien digéré. Ah ! je sais, j’ai oublié de boire. »
Et, se levant, il alla vers le puits. Dans son ventre, les six pierres faisaient un bruit étrange.
« Je ne sais vraiment pas ce qui cogne comme cela dans mon ventre ! » dit le loup.
Et il se pencha pour boire.
Mais ce mouvement précipita les pierres l’une sur l’autre dans l’estomac du loup, leur poids l’entraîna en avant, et le vieux brigand tomba la tête en bas dans le fond du puits.
Alors la chèvre et ses sept petits dansèrent autour du puits une ronde joyeuse.