sort de ce jeune infortuné qui expirait loin de sa patrie, de sa famille, de ses amis…
8. Plusieurs mois s’écoulèrent, la guerre était terminée, on commençait à oublier les malheurs qu’elle avait causés. — Un jour un monsieur d’un âge avancé, descend de voiture et entre dans l’auberge de Stonington.
9. Cet étranger avait l’air vénérable, « Monsieur, » dit-il à l’hôte « ce village a-t-il essuyé une attaque pendant la dernière guerre ? »
10. « Oui Monsieur, » répliqua l’hôte. « N’y eut-il pas un officier anglais qui fut tué à cette époque ? » ajouta l’étranger. « Il y en eut un blessé, qui expira au milieu de nous, » répondit l’hôte. « C’était un jeune homme auquel tout le monde s’intéressait, et si les soins les plus assidus avaient pu le sauver, il ne serait point mort. »
11. L’étranger leva les yeux au ciel et pria l’hôte de lui indiquer le lieu où reposait ce jeune homme, l’hôte l’y conduisit et le vieillard y resta seul.
12. La soirée était avancée lorsqu’il rentra à l’auberge. Le lendemain il se leva de bonne heure et retourna à l’endroit où on l’avait conduit la veille, il y passa plusieurs heures.
13. Il revint au milieu de la journée, mangea un morceau, fit venir sa voiture et prit congé de son hôte. « Monsieur, » lui demandit celui-ci, « oserais-je vous de-