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compte des changements dans les âmes, comme s’il s’agissait de choc et de rejaillissement, de vitesse ou de tardivité. L’homme qui se croit libre, nous l’avons vu, est soumis à l’impulsion des causes extérieures, comme la pierre du chemin qui reçoit un choc et qui se meut. Je ne m’étonne plus, après cela, qu’il entreprenne de déduire la série des pensées de celle des mouvemens corporels qui lui correspondent. Je ne m’étonne plus de la manière dont il définit les mots d’agir et de pâtir[1].

Les actions sont les mouvemens dont nous sommes causes, et les passions ceux que nous subissons. Tout cela se communique dans des proportions déterminées : la variété des déterminations n’empêche pas que la quantité d’activité ou de passivité dans les âmes reste toujours égale. Ces déterminations mêmes s’effectuent suivant les lois de la physique cartésienne.

La physique cartésienne tend à renouveler la

  1. Éth. Déf. II et Prop. I, p. 3.