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tions de l’étendue, cette loi s’applique à l’entendement comme à la volonté.

Mais cette loi, observée par Descartes dans l’univers matériel, n’est que la loi de l’inertie naturelle des corps. Suivant Descartes, les corps reçoivent une force pour résister aussi bien que pour agir. L’une et l’autre sont l’effet de la volonté divine qui investit la matière passive d’un pouvoir de résistance. Suivant Spinoza, il y a une inertie naturelle des âmes aussi bien que des corps. Et la loi de Descartes n’est pas moins applicable aux unes qu’aux autres[1].

On pourrait suivre plus loin ces étonnans rapports. La physique du mouvement, imaginée par Descartes, a deux parties. Nous n’avons indiqué que quelques emprunts faits à la première par Spinoza. Ce n’est pas ici le lieu de suivre son maître dans les détails des règles inventées pour la communication du mouvement des corps, il suffira de dire que les points de contact ne sont pas moins évidens. Spinoza rend

  1. P. 3, Prop. VII, VIII et IX. Voir aussi p. 1, Prop. XXXI et XXXII, et p. 2, Prop. XLVIII, XLIX.