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LXV

à comprendre, le côté faible du Cartésianisme, sur un point où Leibniz l’avait déjà entamé. Mais alors, si Spinoza écrit plus tard : « Quant aux principes de M. Descartes, je les trouve absurdes, » il faut bien reconnaître que ce n’est pas de lui-même qu’il en a découvert la faiblesse, et que Leibniz y est du moins pour quelque chose.

Spinoza manquait de critique, et à défaut de la note manuscrite de Leibniz, ses œuvres nous en fourniraient la preuve. Dans ses principes, démontrés à la manière géométrique, il suit assez aveuglément Descartes, et il ne le comprend pas toujours. Notamment, il n’a jamais compris le Cogito : ergo sum. Dans ses lettres à Oldenburg, il veut le critiquer, et ce qu’il dit est misérable. Descartes s’est éloigné de la première cause et de l’origine de toutes choses. Il a ignoré la véritable nature humaine, il n’a pas saisi la véritable cause de l’erreur Quoi de plus vague qu’une pareille critique ?

Plus tard, et mieux informé (en 1676), un an avant sa mort, trois ans après l’entretien avec Leibniz, dans une lettre à un inconnu, le ton