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ture, de manière à être un objet d’étonnement pour l’âme qui lui est jointe.

Du monde des corps, il passe au monde des esprits, et il nous montre, par une analogie qui lui est familière, l’entendement lui-même se faisant ses instrumens par une force de nature[1] et la volonté qui n’est que l’inertie naturelle des corps transportée dans les âmes, les faisant persévérer dans leur état, conformément à une loi de la physique.

Dans un autre passage de l’Éthique, il emploiera même des images matérielles qu’on ne s’attend guère à trouver sous la plume du géomètre, pour rendre sensible ce que la raison toute seule ne saurait faire concevoir. La nature prend les proportions colossales d’un individu composé de tous les corps comme de ses parties, que rien n’entrave dans son développement, et qui contient dans son vaste sein tous les changemens, sans rien perdre de son im-

    les animaux et qui surpassent de beaucoup la sagacité des hommes, ni de ces actions des somnambule qui s’ils n’oseraient répéter dans la veille. Trad. fr.

  1. Intellectus sibi facit instrumenta vi nativâ.