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Philalèthe. Les idées simples qui viennent par réflexion sont les idées de l’entendement et de la volonté car nous nous en apercevons en réfléchissant sur nous-mêmes.

Théophile. On peut douter si toutes ces idées sont simples, car il est clair par exemple que l’idée de la volonté renferme celle de l’entendement, et que l’idée du mouvement contient celle de la figure.



§ 1. Philalèthe. Il y a des idées simples qui se font apercevoir dans l’esprit par toutes les voies de la sensation et par la réflexion aussi, savoir le plaisir, la douleur, la puissance, l’existence et l’unité.

Théophile. Il semble que les sens ne sauraient nous convaincre de l’existence des choses sensibles sans le secours de la raison. Ainsi je croirais que la considération de l’existence vient de la réflexion. Celle de la puissance aussi et de l’unité viennent de la même source, et sont d’une tout autre nature que les perceptions du plaisir et de la douleur.



§ 2. Philalèthe. Que dirons-nous des idées des qualités privatives ? Il me semble que les idées du repos, des ténèbres et du froid sont aussi positives que celles du mouvement, de la lumière et du chaud. § 6. Cependant, en proposant ces privations comme des causes des idées positives, je suis l’opinion vulgaire ; mais dans le fond il sera malaisé de déterminer s’il y a effectivement aucune idée qui vienne d’une cause privative jusqu’à ce qu’on ait déterminé