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NOTICE SUR LEIBNIZ


en électoral en 1692, et il écrivit l’histoire de la maison de Brunswick-Lunebourg. Durant trois ans, de 1687 à 1690, dans le dessein de remonter aux sources, il parcourut l’Allemagne et l’Italie, fouillant les bibliothèques, critiquant les documents, dont il commença la publication en 1704, pour la poursuivre pendant dix ans sous le titre : Scriptores rerum Brunsvicensium illustrationi inservientes. Son travail personnel : Annales Brunsvicenses demeura mxilheureusement inachevé. Il y remonte jusqu’à l’état préhistorique de l’Allemagne en se servant des conjectures de la géologie et de la philologie ; s’y montre soucieux d’éclairer les origines, de démêler les causes secrètes, de saisir le déterminisme des faits à la façon de Thucydide. Il publia encore, dans le même ordre d’idées, un Codex juris gentium diplomaticus, en 1693, et des Accessiones historicae, en 4698. Enfin, persuadé que la science est la vraie source de puissance et de gloire, il proposa à l’électeur de Brandebourg, qui allait devenir Frédéric Ier, roi de Prusse, de fonder à Berlin une « société des sciences » dont il donna le plan. L’électeur adopta son projet et la société fut constituée le Il juillet 1700. Elle prit une grande importance sous Frédéric II qui, en 1744, lui donna le nom d’Académie des sciences. Leibniz contribua, en outre, à la fondation des Acta eruditorum, dont la première livraison parut à Leipzig en 1682.

C’est à travers les voyages du diplomate et les recherches de l’érudit que s’est formée, peu à peu, la philosophie de Leibniz. En 46Si, dans un article des « Acta eruditorum », intitulé : Meditationes de cognitione, veritate et ideis, il attaque le critérium cartésien de la vérité des idées : leur clarté peut bien prouver leur possibilité logique, non leur possibilité d’existence. Il est dès lors parvenu « à se satisfaire », et, dans le Discours de métaphysique), il donne un exposé sommaire, mais complet et définitif de sa philosophie. Ses publications postérieures ne feront que développer, suivant l’opportunité du moment, ce qui est contenu dans ce compendium. Dans des opuscules de 1691 à 1694, en particulier dans celui qui porte comme titre : De primae philosophiae emendatione et de notione substantia ; (1694), il montre que l’essence des corps ne peut consister dans l’étendue, mais dans la force envisagée comme intermédiaire entre la puissance nue et l’acte pur d’Aristote. En 1695, dans le Système nouveau de la nature et de la communication des substances, il développe le système de l’harmonie préétablie, tandis que, dans le De Scientia universali seu calculo philosophico, il pose les bases de sa logique, et dans le De rerum originatione radicali, il annonce la Théodicée.

Jusqu’ici, Leibniz a fait de la logique, de la matière et de