et celle des anciens ; de faire dans l’explication des choses la part du mécanisme et de la finalité. Il veut trouver une doctrine qui satisfasse à la fois aux exigences de la pensée scientifique et à celles de la pensée philosophique, et, comme il le dira dans l’admirable résumé de sa doctrine qui figure au premier chapitre des Nouveaux Essais, « un système qui allie Platon avec Démocrite, Aristote avec Descartes, les scolastiques avec les modernes, la théologie et la morale avec la raison » .
La thèse qu’il soutient pour le baccalauréat en 1663, et la lettre qu’il écriva en 1669[1] à son ancien maître Thomasius, trois ans après sa sortie de l’Université, montrent qu’il ne tarde pas à trouver la voie cherchée. Il s’agit de réformer la notion de la substance ; de montrer contre Descartes que l’être ne peut consister dans la seule étendue et que le mouvement et ses lois, que le mécanisme cartésien, en un mot, ne sauraient s’expliquer sans l’intervention de principes métaphysiques.
Une fois engagée dans cette direction, la pensée de Leibniz sera insensiblement conduite, par l’effort de la méditation philosophique et sous la sollicitation des données de la science récente, à la théorie définitive des monades. Mais on comprend que ni le nom, ni l’idée ne figurent dans les premiers écrits.
D’ailleurs, les études philosophiques n’étaient à l’Université pour Leibniz qu’une occupation accessoire. Il se destinait à l’enseignement du droit ; ses thèses et ses premiers travaux portent sur des questions juridiques.
Son génie logique et réformateur s’y révèle par d’ingénieuses tentatives pour perfectionner la langue, la méthode et les principes de la jurisprudence.
Mais il ne peut obtenir le poste qu’il convoite à Leipzig. Son âge (il n’a que 20 ans) le fait considérer comme trop jeune pour être promu au grade de docteur. L’éclatant succès
- ↑ Erdmann, p. 205.