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correspondant, assez excusable. il faut l’avouer, de trouver, dans ces conditions, pen décisive la démonstration de « I’hypothèse des accords ». Dans l’intéressante controverse que Leibniz soutint contre Bayle (1698-1702) à propos des réflexions du fameux article Rorarius sur le Système Nouveau de la Nature, ce dernier continua d’être discuté comme une hypothèse dont il s’agissait d’établir qu’elle est d’abord possible et ensuite la plus plausible de toutes. Le subtil argumentateur qui se doutait bien que son digne adversaire dissimulait sa ligne de retraite prenait un malin plaisir à l’y pousser. Mais les plus flatteuses avances ne décidèrent pas Leibniz à découvrir ce dernier retranchement. Il se contenta d’écrire : « les Entéléchies… sont toujours les images de l’Uni- vers…, et il est nécessaire qu’elles le soyent, comme je l’ay expliqué austres fois dans des lettres échangées avec M. Arnauld. » (Gerh. IV, 562).

La preuve était suffisamment faite pour Leibniz que dans le monde des philosophes, le terrain n’était pas encore prêt à recevoir les bases profondes de sa doctrine de la substance[1]. C’est ce qui fait qu’une ceuvre dont elles occupent le centre et forment le principal soutien. ceuvre pleine, d’ailleurs, d’autres matériaux infiniment précieux, œeuvre écrite d’enthousiasme et d’une plume courante en un jour de confiance, écrite en français, c’est-à-dire, dans une évidente intention de publicité, le Discours de Métaphysique devait dans l’intérêt même de la cause Leibnitienne rester jusqu’à la fin le « JARDIN FERMÉ » de son auteur.

  1. Voici un curieux texte inédit qui montrera à quelle date ancienne et avec quelle précision notre auteur avait arrêté d’avance la ligne de conduite que nous venons de faire connaître et dont les très nobles mobiles (cf. notre page 1), excusent bien l’étrangeté. C’est une note intime écrite au verso d’un feuillet dont le recto est occupé par une meditation qui date certainement des années 1675-77. Scribenda est metaphysica accuratis definitionibus et demonstrationibus, sed nihil in ea demonstrandum nisi quod sententiis receptis non nimis pugnel. Ita enim recipi poterit haec metaphysica ; quod si semel probata sit (une fois les conclusions agréées), postea, si qui profundius scrutabuntur, ducent consequentias necessarias esse. » (Catalogué : Ph. 1, 18, b, 2).