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Seibni^* fünftel ^djreiben. 405

manifeste que si queicun disoit que ce m^me monde qui a et6 cree efTec- tivement, ait saos aucun au Ire changement pü ^tre ere6 plustost, il ne dira rien d’intelligible ; car il n^y a aucune marque ou difference, par la- quelle il seroit possible de connoistre quMl eüt et6 cre6 plustost. Ainsi^ comme si je Tay d6ja dit, supposer que Dieu alt creö le m6me monde plustost, est supposer quelque chose de chimerique. C^est faire du temps unc chose absolue independante de Dieu, au lieu que le temps doit coäxister aux creatures, et ne se con^oit que par Tordre et la quantit^ de leur changemens.

56. Mais absolument parlant, on peut concevoir qu^un Univers ait com- menc6 plustost qu’il n’a commenc6 eßectivement. Supposons que notre Univers, ou quelque autre^ seit represent^ par 1a figure AFj que Tordonn^e AB represente son premier Etat, et que les ordonnees CD, EF representent des Elats suivans ; je dis qu’on peut concevoir qu41 ait commcnc^ plustost, en concevant la figure prolong6e en arriere, et en y ad- joutant SR ABS. Car ainsi^ les cboses estant augmen- t^es, le temps sera augmente aussi. Mais si une teile augmentation est raisonnable et conforme ä la sagesse de Dieu, c^est une autre question ; et il faut dire que non, autrement Dieu Tauioit faite. Ce seroit comme,

Humano capiti cervicem pictor equinam

Jüngere si velit. II en est de m^me de la duration. Comme on pourroit concevoir quelque chose d^adjout^ au commencement, on pourroit concevoir de m6mc quel- que chose de retranche vers la fin. Mais ce retranchement encore seroit d^raisonnable.

57. C^cst ainsi qu^l paroist comment on doit entendre que Dieu a cree les choses en quel temps ii luy a plü ; car cela depend des choses qu’il a resolu de creer. Mais les choses etant resolues avec leur rapports, il n’y a plus de choix sur le temps ny sur la place, qui n^ont rien de reel en eux h part, et rien de determinant, ou m6me rien de discernable.

58. On ne peut donc point dire, comme Ton fait icy, que la sagesse de Dieu peut avoir de bonnes raisons pour creer ce monde (this World) dans un tel temps particulier ; ce temps particulier pris sans los choses, estant unc iiction impossible, et de bonnes raisons d’un choix ne sc pouvant point trouver lä oü tout est indiscernable.