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402 Sdbnij’ ffinflrt e^ttibcn.

le sens des Geometres, definit bien ce que c’est m^mes raisans. Et c’est ainsi que, pour expliquer ce que c’esl que U place, j’ay voulu de- finir ce que c’est que la mäme place. Je romarque enfio, que les traces des mobiles, qu’ils laisseut quelquesfois dans les immobiles, sur les- quels ils exercent leur mouvement, oot donn^ ä l’imagination des hommea l’occasion de se former cette id^e, comme s’il reslcit eocore quelque Irace lors m^me qu’il n’y a aucune chose immobile ; mais cela n’est qu’ideal, et porle seulement que s’il y avoit lä quelque immobile, on l’y pourroit designer. Et c’est cette Analogie qui fait qu’on s’imagine des places, des traces, des espaces, quoyque ces choses ne consistent que dans la verit^ des rapports, et nuUement dans quelque realilä absolue.

4S. Au reste, si l’espace vuide de corps (qu’on s’ima^ne) n’est pas vuide toul ä fait, de quoy est il donc pleinf Y a-til peutetre des esprits älendus, ou des substances immaterielles capables de s’elendre et de se resserrer. qui s’y promenent, et qui se penetrent sans s’incommoder, comme les ombres de deux corps se penetrent sur la surface d’une muraille ? Je voy revenir les plaisantes imaginations de feu H. Henry Horus (boinme savant et bien intentionnä d’ailleurs) et de quelques autres, qui out crCi que ces esprits se peuvent rendre impenetrables quand bon leursemble. II y en a m£me eu qui se sont imagin^ que I’homme dans l’etat d’integril^ avoit aussi le don de la Penetration, mais qu’il est deveou solide, opaque et impenelrable par sa chute. N’est ce pas renverser les notions des cboses, donner h Dien des parties, donner de l’^lendue aux esprits ? Le seul principe du besoin de la raison süffisante fait disparoitre tous ces spectres d’imagination. Les hommes se fönt aisement des ßctions, faute de bien employer ce grand principe.

Sur 10.

49. On ne peut point dire qu’une certaine dur^e est etemelle ; mais on peut dire que les choses qui durent tousjours, sont elemelles, en gagnant tousjours une dur^e nouvelle. Tout ce qui existe du temps et de la dura- tion, ^tant successif, peril continuellement. Et comment une chose pourroit eile exisler eternellement, qui ä parier exaclemenl n’existe Jamals ? Car comment pourroit exister une cbose, dont jamais aucune partie n’exisle ? Du temps n’exislent jamais que des inslans, et rinstant n’est pas m^me une partie du temps. Quiconque considerera ces «bservations, comprendra bien que le temps ne sauroit etre qu’une cbose ideale. El l’Analogie du