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Seibnt)’ fünfte» ec^reiben. 401

&A aux Corps fixes , n^est pas precisement et lodividuellement le m^me

que le rapport que B (qui prendra sa place) aura aux m^mes fixes ; et ces

rapports conviennent seulement. Car deux sujets differens, comme A et By

ne sauroient avoir precisement 1a m^me affection individuelle, un m^me

accident individuel ne se pouvant point trouver en deux sujets, ny passer

de sujet en sujet. Mais Pesprit non content de la convenance, cherche

une identite, une chose qui soit veritablement la m^me, et la concoit comme

hors de ces sujets ; et c^est ce quW appelle icy place et espace. Cepen-

dant cela ne sauroit etre qu’ideal, contenant un certain ordre oü Tesprit

concoit Tapplication des rapports : comme Tesprit se peul figurer un ordre

consistant en lignes Genealogiques, dont les grandeurs ne consisteroient que

dans le nomhre des generations, oü chaque personne auroit sa place. Et

si Ton adjoutoit la fiction de la metempsycose, et faisoit revenir les m^mes

ames humaines, les personnes y pourroient changer de place. Celuy qui

a et6 pere ou grand pere, pourroit devenir fils ou petit fils etc. Et cepen-

dant ces places, lignes, et espaces genealogiques , quoyqu’elles exprime-

roient des verit6s reelles, ne seroient que choses ideales. Je donneray

encore un exemple de Tusage de Tesprit de se former, h Toccasion des

accidens qui sont dans les sujets, quelque chose qui leur reponde hors des

sujets. La raison ou proportion entre deux lignes L ei M peut etre

con^ue de trois facons : comme raison du plus grand L au moindre M,

comme raison du moindre AI au plus grand L, et enfin comme quelque

chose d’abstrait des deux, c’est h dire comme la raison entre L et itf,

sans considerer lequel est l’anterieur ou le posterieur, le sujet ou Tobject.

Et c^est ainsi que les proportions sont considerees dans la Musique. Dans

la premiere consideration, L le plus grand est le sujet ; dans la seconde,

M le moindre est le sujet de cet accident, que les philosophes appellent

relation ou rapport. Mais quel en sera le sujet dans le troisieme sens ?

On ne sauroit dire que tous les deux, L et M ensemble, soyent le sujet

d^un tel accident, car ainsi nous aurions un Accident en deux sujets, qui

auroit une jambe dans Tun, et Tautre dans Fautre, ce qui est contre ^

notion des accidens« Donc il faut dire, que ce rapport dans ce troisieme

sens est bien hors des sujets ; mais que n^^tant ny substance ny accident,

cela doit etre une chose purement ideale, dont la consideration ne laisse

pas d’etre utile. Au reste, j’ay fait icy h peu pres comme Euclide, qui ne

pouvant pas bien faire entendre absolument ce que c^est raison prise dans VII. 26