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SeibniV fünftel @d)reiben. 399

44. Que si l’on nie que Tespace born^ soit une affection des choses horn^es, il ne sera pas raisonnable non plus que Tespace infini soit raffee- tion ou la propriet^ d^une chose iniinie. J’avois insinu^ toutes ces diffi- cult^s dans mon papier precedent, mais il ne paroist point qu^on ait tach^ d’y satisfaire.

42. J’ay encore d’autres raisons contre Petrange imagination que Tespace est une propriet^ de Dieu. Si cela est, Fespaoe entre dans Tessence de Dieu. Or Tespace a des parties, donc il y auroit des parties dans iVssence de Dieu. Spectatum admissi.

43. De plus, les espaces sont tant6t vuides, tant6t remplis : donc il y aura dans Tessence de Dieu des parties tant6t vuides, tantöt remplies , et par consequent sujeltes ä un ehangement perpetuel. Les corps remplissans Tespace, rempliroient une partie de Tessence de Dieu, et y seroient com- mensur^s ; et, dans la supposition du vuide, une partie de i’essenoe de Dieu sera dans le recipient. Ce Dieu ä parties, ressemblera fort au Dieu Stoicien, qui estoit Punivers tout entier, considere comme un Animal divin.

44. Si Tespace infini est i^immensit^ de Dieu , le temps infini sera i^eternit^ de Dieu. II faudra donc dire que ce qui est dans Tespace, est dans rimmensit^ de Dieu, et par consequent dans son essence ; et que ce qui est dans le temps, est dans Fessence de Dieu : Phrases etranges, et qui fönt bien connoislre qu’on abuse des Termes.

45. £n voicy encore une autre instance : I’immensitö de Dieu fait que Dieu est dans tout les espaces. Mais si Dieu est dans. Pespace, comment peut on dire que i’espace est en Dieu, ou quMi est sa propriet^ ? On a oui dire que la propriet^ soit dans le sujet, mais on n^a jamais oui dire que le sujet soit dans sn propriet6. De m^me, Dieu existe en chaque temps, comment donc le temps est il dans Dieu ; et comment peut il estre une propriet^ de Dieu ? Ce sont des alloglossies perpetuelles.

46. II paroist qu^on confond Timmensit^ ou Tetendue des cbo^s, avec IVspace Selon lequel cette etendue est prise. L’espace infini n^est pas Timmensil^ de Dieu, Tespaee fini n^est pas Tetendue des corps , comme le Temps n^esl point la dur^e. Les choses gardent leur Etendue, mais elles ne gardent point tousjous leur espace. Chaque chose a sa propre etendue, sa propre dur^e ; mais eile n^a point son propre temps, et eile ne garde point son propre espace.

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