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ficibnia’ fünfte« ©(^reiben. 397

subtils, ä iravers desquels les rayons de la lumiere, ceux de raimant, et autres maiieres tres minces peuvent passer. El je suis de leur sentiment, irouvant qu^on peut comparer le ReeipieDt ä une caisse pleine de trous, qui seroit dans Teau, dans laquelle il y auroit des poissons, ou d^autres Corps grossierS) lesquels en ^tant oi6s, la place ne laisseroit pas d^6tre remplie par Feau. II y a seulement cetie difference, que IVau quoyqu’elle seit fluide et plus obeissante que ces corps grossiers, est pourtant aussi pesaDte et aussi massive , ou m^me d’avantage, au Heu que la mattere qui entre dans le recipient ä la place de Tair, est bieo plus mioce. Les nou- veaux Partisans du vuide repondent ä cette instance, que ce n’est pas la grossieret^ de la matiere, mais simplement sa quantit^, qui fait de la resi- stance, et par consequent qu’il y a necessairement plus de vuide, oü il y a moins de resistance. On adjoute que la subtilit^ n’y fait rien, et que les parties du vif argent sont aussi subtiles et ßnes que Celles de Feau, et que neantmoins le vif argent resiste plus de dix fois d’avantage. A cela je replique, que ce n^est pas tant la quantit6 de la matiere, que la diflß- cult^ qu^elle fait de ceder, qui fait la resistance. Par exemple, le bois flottant contient moins de raatiere pesante que Feau de pareil volume et neantmoins il resiste plus au bateau que Feau.

35. Et quant au vif argent, il contient h la verit6 environ quatorze fois plus de matiere pesante que Feau, dans un pareil volume ; mais il ne s’ensuit point qu’il contienne 1 4 fois plus de matiere absolument. Au con- traire, Feau en contient autant, mais prenant ensemble tant sa propre ma- tiere qui est pesante qu^une matiere etrangere non pesante, qui passe h travers de ses pores. Car tant le vif argent que Feau, sont des masses de matiere pesante, perc^es ä jour, ä travers desquelles passe beaucoup de matiere non pesante, et qui ne resiste point sensiblement, comme est appa- remment celle des rayons de lumiere, et d^autres fluides insensibles ; tels que celuy sur tout, qui cause luy m6me la pesanteur des corps grossiers, en s^ecartant du centre oü il les fait aller. Car c’est une ^Irange fiction que de faire toute la matiere pesante ; et m^me vers toute autre matiere, comme si tout corps attiroit egalement tout autre corps selon les masses et les distances ; et cela par une attraction proprement dite, qui ne seit point deriv^e d^une impulsion occulte des corps : au lieu que la pesanteur des Corps sensibles vers le centre de la terre, doit 6tre produite par le mouvement de quelque fluide. Et il en sera de m^me d’autres pesanteurs.