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392 Seibni)’ fünfte» e^reiben.

besoin d’une raison suf6sanie est commun aux agens et aux patiens. Us oDt besoiD d’une raison süffisante de leur action, aussi bien que de leur passion. Non seulement la balance n’agit pas, quand eile est pouss^e ega- lement de part et d^autre, mais les poids egaux aussi n’agissent point, quand ils sont on equilibre, en sorte que Tun ne peut descendre, sans que Tautre monte autant.

15. II faut encore considerer qu^ä propreroent parier, les motifs n^a- gissent point sur Fesprit comme les poids sur la balance ; mais c’est plus- tost Tesprit qui agit en vertu des motifs, qui sont ses disposilions ä agir. Ainsi vouloir comme Ton veut icy, que Tesprit prefere quelques fois les motifs foibles aux plus forts, et m^me Tindifferent aux motifs, c’est separer Tesprit de^ motifs, comme s’ils etoient bors de luy, comme le poids est distingu^ de la balance ; et comme si dans Tesprit il y avoit d^autres dis- positions pour agir que les motifs, en vertu desquelles Tesprit rejetteroit ou accepteroit les motifs. Au lieu que dans la yeritö les motifs compren- nent loutes les dispositions que Pesprit peut avoir pour agir volonlairement, car ils ne comprennent pas seulement les raisons, mais encore les inclina- lions qui viennent des passions ou dWtres impressions precedentes. Ainsi si Tesprit preferoit Tinclination foible ä la forte, il agiroit contre soy m^me, et autrement qu4l est dispose d^agir. Co qui fait voir que les notions contraires icy aux miennes, sont superficicUes, et se trouvent n’avoir rien de solide, quand elles sont bien consider^es.

16. De dire aussi que Tesprit peut avoir de bonnes raisons pour agir, quand il n’a aucuns motifs, et quand les choscs sont ab- solument indifferentes, comme on s^explique icy, c’est une contra- diction manifeste. Car s^il a de bonnes raisons pour le parti qu’il prend, les cboses ne luy sont point indifferentes.

17. Et de dire quW agira quand on a des raisons pour agir, quand m^mes les voyes d’agir seroient absolument indifferentes, c^est encore parier fort superficiellement, et d’une maniere tres insoCite- nable. Car en ce cas on n^a pas une raison süffisante pour agir, quand on n^a pas une raison süffisante pour agir tellement, toute action estant individuelle, et non generale, ny abstraite de ses circonstances, et ayant besoin de quelque voye pour etre effectu6e. Donc quand il y a une rai- son süffisante pour agir tellement, il y en a aussi pour agir par une teile voye, et par consequent les voyes ne sont point indifferentes. Toutes les