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XVI.


Il y a deux sectes de Naturalistes qui sont en vogue aujourdhuy et qui ont leur source dans l’antiquité, les uns ayant renouvellé les sentimens d’Épicure, les autres estant en effect Stoiciens. Les premiers croyent que toute la substance jusqu’à Tarne et jusqu’ä Dieu mme est corporelle, c’est à dire d’une mauere ou masse tendue. D’oü il s’ensuit qu*il n’y sauroit avoir un Dieu tout puissant et sachant tout, car comment un corps pourroit il agir sur tout, sans patir de tout et sans se corrompre? Ge qu’un nomm Yorstius a bien reconnu, qui refusoit ä Son Dieu tous ces grands attributs que les autres bommes donnent ordinairement au leur. Quelques uns ont crü que le soleil qui ä juger par les sens est sans contredit la plus puissante de toutes les choses visibles, estoit Dieu : mais ils ne savoient point que toutes les ötoiles fixes sont autant de soleils et que par consequcnt un seul ne sauroit tout voir ny tout faire. Tout corps est lourd et donne beaucoup de prise s’il est grand, et il est foible s’il est petit : ou s’il est d’une grande vertu, non obstant sa petitesse (comme la poudre ä canon) j il se detruit en agissant. C’est pourquoy un corps ne S9auroit estre Dieu. Aussi Epicure du temps pass6 et Hobbes aujourdhuy, qui veuillent que toutes choses sont corporelies, ont ass6s t6moign6 qu’il n a point de providence selon eux.

La secte des nouveaux Stoiciens croit qu’il y a des substances incorporelles, que les ames humaines ne sont pas des corps, que Dieu est Farne ou si vous vouls la premiere puissance du monde, quil est cause de la matiere mme si vous vouls, mais que c’est une necessitö aveugle qui le determine h agir: c’est pourquoy il sera dans le monde ce que le ressort ou le poids est dans Fhorloge. Qu’il y a une necessitö macbinale dans les choses, que c’est bien par le pouvoir, mais non pas par un choix raison-