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Rappellation d’Harmonie préétablie a paru assé-s intelligible aux gens, sans qu’on ait eu besoin pour la faire entendre d’expliquer ce que vouloit dire Aristoxene, quand il appelloit l’ame une Harmonie, sur quoy on peut voir le Phaedon de Platon. Hauteur qui n’a point voulu assés méditer pour comprendre ce qui a paru fort clair à d’autres, n’avoit garde d’entendre ce que vouloient dire les Enteleehies, et les miroirs vivans. C’estoit sans doute du Hiroquois pour luy. Ce miroir fournit une expression iiguree, nnais assés convenable et employée déjà par les Philosophes et par les Theologiens, quand ils ont parlé d’un miroir infiniment plus parfait, à savoir du miroir de la Divinite, qu’ils faisoit l’objet de la vision béatifique. Je ne dis pas, comme on m’impute, que la Matiere soit un mode, et encore moins que ce soit un mode de l’esprit. Un interprète qui explique ainsi les sentimens d’autruy, est fort capable de défigurer les pensées. Il est vray que ce qui fait concevoir l’unité d’un morceau de matière, n’est sans doute qu’une modification. C’est mouvement et figure, qui en font toute l’essence, quand on met à part les Entelechies. Aussi ce morceau n’est il qu’une chose passagere, et ne demeure jamais le même au delà d’un moment, perdant tous jours et acquérant des parties. (l’est pourquoy les Platoniciens disoient des choses matérielles semper fieri, nunquam esse, neque existere tempore ullo. L’auteur des Remarques dit que mon hypothèse renverse les notions communes, parce qu’elle établit qu’il y a une infinité d’esprits qui n’ont pas plus de pensée ou de perception que les particules de la matière en ont. Il a raison de dire, qu’il n’entend point mon hypothèse, car il la représente fort mal. Selon moy tous les esprits ont de la pensée, et toutes les Monades, ou substances simples et véritablement unes ont de la perception. Si l’auteur avoit donné quelque attention à mes discours, il auroit vù comment chaque substance simple agit sans contrainte, puisqu’elle est entièrement le principe de ses actions, comment il y a tous jours dans l’imagination des caractères qui repondent aux pensées les plus abstraites, témoins l’Arithmetique et l’Algebre ; et comment ces Miroirs qu’il appelle Magiques pour plaisanter, ces Monades, dis je, représentent l’univers. Il n’y a que Dieu qui ait la pénétration d’y tout voir, mais cela n’empeehe point que tout y soit représente, et il faut savoir que même dans la moindre portion (le la matière, eeluy qui sait tout, lit tout l’univers, en vertu de l’harmonie des choses.