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IX.


1. La Monade, dont nous parlons icy, n’est autre chose, qu’une substance simple, qui entre dans les composés ; simple, c’est à dire, sans parties [1].

2. Et il faut qu’il y ait des substances simples, puisqu’il y a des composés ; car le composé n’est autre chose qu’un amas ou aggregatum des simples.

3. Or là, où il n’y a point de parties, il n’y a ny étendue, ny figure, ny divisibilité possible. Et ces Monades sont les veritables Atomes de la Nature, et en un mot les Élémens des choses.

4. Il n’y a aussi point de dissolution à craindre, et il n’y a aucune maniere concevable, par laquelle une substance simple puisse perir naturellement [2].

5. Par la même raison il n’y en a aucune, par laquelle une substance simple puisse commencer naturellement, puisqu’elle ne sauroit être formée par composition.

6. Ainsi on peut dire, que les Monades ne sauroient commencer ny finir que tout d’un coup, c’est à dire elles ne sauroient commencer que par creation, et finir que par annihilation, au lieu, que ce qui est composé, commence ou finit par parties.

7. Il n’y a pas moyen aussi d’expliquer, comment une Monade puisse être altérée ou changée dans son interieur par quelque autre creature, puisqu’on n’y sauroit rien transposer ny concevoir en elle aucun mouvement interne, qui puisse être excité, dirigé, augmenté ou diminué là dedans, comme cela se peut dans les composés, où il y a du changement entre les parties. Les Monades n’ont point de fenêtres, par lesquelles quelque chose y puisse entrer ou sortir. Les accidens ne sauroient se de-

  1. Theod. §. 10.
  2. §. 89.