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ture ; et ceux que causent les autres sens, reviendront a quelque chose de semblable, quoyque nous ne puissions pas l’expliquer si distinctement.

48. On peut même dire, que dès à présent l’Amour de Dieu nous fait jouir d’un avant-goût de la felicité future. Et quoiqu’il soit désintéressé, il fait par luy même notre plus grand bien et interest, quand même on ne l’y chercheroit pas, et quand on ne considéreroit que le plaisir qu’il donne, sans avoir égard à l’utilité qu’il produit ; car il nous donne une parfaite confiance dans la bonté de notre Auteur et Maitre, laquelle produit une véritable tranquillité de l’esprit, non pas comme chez les Stoïciens, résolus à une patience par force, mais par un contentement présent, qui nous assure même un bonheur futur. Et outre le plaisir présent, rien ne saurait être plus utile pour l’avenir, car l’amour de Dieu remplit encore nos espérances, et nous mene dans le chemin du suprême bonheur, parce qu’en vertu du parfait ordre établi dans l’univers, tout est fait le mieux qu’il est possible, tant pour le bien général, qu’encore pour le plus grand bien particulier de ceux qui en sont persuadés, et qui sont contents du divin gouvernement ; ce que ne saurait manquer dans ceux qui savent aimer la source de tout bien. Il est vray que la suprême felicité (de quelque vision be atif ique, ou connaissance de Dieu, qu’elle soit accompagnes) ne sauroit jamais être pleine, parce que Dieu étant infini, ne sauroit être connu entièrement. Ainsi notre bonheur ne consistera jamais, et ne doit point consister dans une pleine jouissance, où il n’y aurait plus rien à désirer, et qui rendroit notre esprit stupide, mais dans un pmgrès perpétuel à de nouveaux plaisirs et de nouvelles perfections.