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patible avec tout le reste. D’où il s’ensuit encore, que les Ames, c’est à dire, les Monades les plus dominantes, ou plustot les Animaux mêmes ne peuvent manquer de se réveiller de l’État d’assoupissement, où la mort, ou quelque autre accident les peut mettre.

43. Car tout est règle dans les choses une fois pour toutes avec autant d’ordre et de correspondance qu’il ‘est possible, la suprême Sagesse et Bonté ne pouvant agir qu’avec une parfaite harmonie : le présent est gros de l’avenir, le futur se pouvoit lire dans le passé, Péloigné est exprimé dans le prochain. On pourroit connoître la beauté de l’univers dans chaque ame, si l’on pouvoit deplier tous ses replis, qui ne se développent sensiblement qu’avec le temps. Mais comme chaque perception distincte de PAme comprend une infinité de perceptions confuses, qui enveloppent tout l’univers, PAme même ne connoit les choses dont elle a perception, qu’autant qu’elle en a des perceptions distinctes et revelées ; et elle a de la perfection, à mesure de ses perceptions distinctes. Chaque Ame connoit l’infini, connoit tout, mais confusément ; comme en me promenant sur le rivage de la mer, et entendant le grand bruit qu’elle fait, j’entends les bruits particuliers de chaque vague, dont le bruit total est composé, mais sans les discerner ; nos perceptions confuses sont le résultat des impressions que tout l’univers fait sur nous. Il en est de même de chaque Monade. Dieu seul a une connoissance distincte de tout, car il en est la source. On a fort bien dit, qu’il est comme centre partout ; mais sa circonférence n’est nulle part, tout luy étant présent immédiatement, sans aucun éloignement de ce Centre.

lt. Pour ce qui est de PAme raisonnable ou de l’Esprit, il y a quelque chose de plus, que dans les Monades, ou même dans les simples Ames. Il n’est pas seulement un Miroir de l’univers des Creatures, mais encore une image de la Divinité. L’Esprit n’a pas seulement une perception des ouvrages de Dieu, mais il est même capable de produire quelque chose qui leur ressemble, quoiqu’en petit. Car, pour ne rien dire des merveilles des songes, où nous inventons sans peine (mais aussi sans en avoir la volonté) des choses auxquelles il faudroit penser longtemps pour les trouver quand on veille, notre Ame est Architectonique encore dans les Actions volontaires : et découvrant les sciences, suivant lesquelles Dieu a reglé les choses (pondere, mensura, numero etc.).