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44 Essais de Théodicée.

près (comme un ancien Peripateticien nomme Straton) que tout soit venu de la première cause ou de la Nature primitive, par une nécessite aveugle et toute géométrique, sans que ce premier principe des choses soit capable de choix, de bonté, et Œentendement.

l’ay trouvé le moyen’, ce me semble, de montrer le contraire, d’une manière qui éclaire, et qui fait qu’on entre en même temps dans l’intérieur des choses. Car ayant fait de nouvelles découvertes sur la nature de la force Active, et sur les loix du mouvement, j’ay fait voir qu’elles ne sont pas d’une nécessite absolument Geometrique, comme Spinosa paroit l’avoir cru, et qu’elles ne sont pas purement arbitraires non plus, quoyque ce soit l’opinion de Monsieur Bayle et de quelques Philosophes modernes ; mais qu’elles dépendent de la convenance, comme je l’ay déjà marqué cy dessus, ou de ce que j’appelle le principe du meilleur ; et qu’on reconnoit en cela, comme en toute autre chose, les caractères de la première substance, dont les productions marquent une sagesse souveraine, et font la plus parfaite des Harmonies. J’ay fait voir aussi, que c’est cette Harmonie qui fait encor la liaison, tant de l’avenir avec le passé, que du présent avec ce qui est absent. La première espèce de liaison unit les temps, et l’autre les lieux. Cette seconde liaison se montre dans l’union de l’ame avec le corps, et généralement dans le commerce des véritables substances entr’elles et avec les phénomènes matériels. Mais la première a lieu dans la préformation des corps organiques, ou plutôt de tous les corps, puisqu’il y a de l’organisme partout, quoyque toutes les masses ne composent point des corps organiques. Comme un étang peut fort bien être plein de poissons ou autres corps organiques, quoiqu’il ne soit point luy même un animal ou corps organique, mais seulement une masse qui les contient. Et puisque j’avois lâché de bâtir sur de tels fondemcns, établis d’une manière démonstrative, un corps entier des connaissances principales que la Raison toute pure nous peut apprendre, un corps, dis-je, dont toutes les parties fussent bien liées, et qui put satisfaire aux difficultés les plus considérables des anciens et des modernes ; je m’étois formé aussi par conséquent un certain système sur la Liberté de Pllomme et sur le Concours de Dieu. Ce Système me paroissoit éloigné de tout ce qui peut choquer la Raison et la Foy ; et j’avois envie de le faire passer sous les yeux de Monsieur Bayle, aussi bien que de ceux qui sont en dispute avec luy. Il vient de nous quitter, et ce n’est pas une