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362 Essais de Théodicée.

Dialogue du Dieu avec Sextus, adresse ces paroles à Jupiter : Vostre sagesse est adorable, ô grand Maitre des Dieux. Vous avés convaincu cet homme de son tort ; il faut qu’il impute dès à présent son malheur à sa mauvaise volonté, il n’a pas le mot à dire. Mais vos fidéles adorateurs sont étonnés : ils souhaiteraient d’admirer vostre bonté, aussi bien que vostre grandeur ; il dépendoit de vous de luy donner un autre volonté. Jupiter : Allés à ma fille Pall-as, elle vous apprendra ce que je devois l’aire.

HL. Theodore fit la voyage d’Athènes : on luy ordonna de coucher dans le temple de la Déesse. En songeant, il se trouva transporté dans un pays inconnu. Il y avoit là un palais d’un brillant inconcevable et d’une grandeur immense. La Déesse Pallas parut à la porte, environnée des rayons d’une majesté éblouissante.

Qualisque videri

Coelioolis et quanta solet.

Elle toucha le visage de Theodore d’un rameau d’olivier, qu’elle tenoit dans la main. Le voila devenu capable de soutenir les devins eclats de la fille de Jupiter, et de tout ce qu’elle luy devoit montrer. Jupiter qui vous aime (luy dit elle) vous a recommandé à moy pour être instruit. Vous voyés icy le palais des destinées, dont j’ay la garde. Il y a des représentations, non seulement de ce qui arrive, mais encor de tout ce qui est possible ; et Jupiter en ayant fait la reveue avant le commencement du monde existant, a digéré les possibilités en mondes, et a fait le choix

du meilleur de tous. Il vient quelques fois visiter ces lieux, pour se ‘donner

le plaisir de récapituler les choses, et de renouveller son propre choix, où il ne peut manquer de se complaire. Je n’ay qu’à’parler, et nous allons voir tout un monde, que mon’Pere pouvoit produire, où se trouvera représente tout ce qu’on en peut demander, et par ce moyen on peut savoir encor ce qui arriveroit, si telle ou telle possibilité devoit exister. Et quand les conditions ne seront pas assés déterminées, il y aura autant qu’on voudra de tels mondes différens entre eux, qui repondront différemment à la meule question, et autant de manieres qu’il est possible. Vous avés appris la Geometrie, quand vous étiés encor jeune, comme tous les Grecs bien elevés. Vous savés donc que lorsque les conditions d’un point qu’on demande, ne le déterminent pas assés, et qu’il y en a une infinité, ils tombent tous dans ce que les