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330 Essais de Theodicée.

fût entièrement indifférente, il y auroit un vray hazard, une fortune réelle, un cas fortuit effectif, c’est à dire qui le seroit non seulement par rapport à nous et à nostre ignorance, suivant laquelle on peut dire : Sed Te

Nos facimus, Fortuna, Deam, eoeloque locamus,

mais même par rapport à Dieu, et à la nature des choses, et par conséquent il seroit impossible de prévoir les envenimons, en jugeant de l’avenir par le passé. Il dit encor fort bien au même endroit : Qui potest provideri, quicquam futurum esse, quod ueque causam habet ullam, neque netam cur futurum sit‘ ? Et un peu après : Nihil est tam centrarium rationi et constantan, quam fortuna ; ut mihi ne in Deum quidem cadere videatur, ut seiat quid casu et fortuite futurum sit. Si enim seit, certe illud eveniet : sin certe eveniet, nulla fortuna est. Si le futur est certain, il n’y a point de fortune. Mais il adjoute fort mal : Est autem fortuna ; rerum igitur fortuit arum nulla praesensio est. Il y a une fortune, donc les événemens futurs ne sauraient être prevus. Il devoit conclure plustost, que les evenemcns étant prédéterminés et prevus, il n’y a point de fortune. Mais il parloit alors contre les Stoïciens, sous la personne d’un Academieien.

363. Les Stoïciens tiroient déjà des décrets de Dieu la provision des événemens. Car, comme Ciceron dit dans le même livre : Sequitur porro nihil Deos ignorare, quod omnia ah ils sint constitua. Et suivant mon système, Dieu ayant vu le monde possible qu’il a résolu de créer, y a tout prévu : de sorte qu’on peut dire que la science Divine de vision ne differe point de la science de simple intelligence, qu’en ce qu’elle adjeute à la première la connaissance du décret effectif de choisir cette suite des choses que la simple intelligence faisoit déjà connoître, mais seulement comme possible ; et ce décret fait maintenant l’univers actuel.

36L. Ainsi les Soeiniens ne sauraient être exeusahles de refuser à Dieu la science certaine des choses futures, et sur tout des résolutions futures d’une créature libre. Car quand même ils se seraient imaginée qu’il y a une°liberté de pleine indifférence, en sorte que la volonté puisse choisir sans sujet, et qu’ainsi cet effect ne pourroit point être vu dans sa cause (ce qui est une grande absurdité), ils devaient tous jours eonsi—