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TROISIÈME PARTIE.

2“. Nous voila débarrassés enfin de la cause morale du mal moral : le mal physique, c’est à dire les douleurs, les souffrances, les miseres, nous embarrasseront moins, étant des suites du mal moral. Poena est malum passions, quod infligitur ob malum actionis, suivant Grotius. L’on patit, parce qu’on a agi ; l’on souiïre du mal, parce qu’on fait mal :

Nostrorum causa malorum

Nos sumus.

Il est vray qu’on souiîre souvent par les mauvaises actions d’autruy ; mais lorsqu’on n’a point de part au crime, l’on doit tenir pour certain que ces souffrances nous préparent un plus grand bonheur. La question du mal physiqué, c’est à dire, de l’origine des souffrances, a des difficultés communes avec celle de l’origine du mal métaphysique, dont les monstres et les autres irrégularités apparentes de l’univers fournissent des exemples. Mais il faut juger qu’encor les souffrances et les monstres sont dans l’ordre ; et il est bon de considérer non seulement qu’il valoit mieux admettre ces défauts et ces monstres, que de violer les loix générales, comme raisonne quelques fois le R. P. de Mallehranche ; mais aussi que ces monstres mêmes sont dans les règles, et se trouvent conformes à des volontés générales, quoyque nous ne soyons point capables de deméler cette conformité. C’est comme il y a quelques fois des apparences d’irrégularité dans les Mathematiques, qui se terminent enfin dans un grand ordre, quand on a achevé de les approfondir : c’est pourquoy j’ay déjà remarqué cy dessus, que dans mes principes tous les événemens individuels, sans exception, sont des suites des volontés générales.

242. On ne doit point s’étonner que je tache d’éclaircir ces choses par des comparaisons prises des Mathematiques pures, où tout va dans