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Leibniz contre Descartes et le cartésianisme - 305


à lui répondre. II cite rarement les autres, et il ne loue presque jamais. Cependant une grande partie de ses meilleures pensées étaient prise ailleurs : à quoi personne ne trouverait à redire, s’il l’avait reconnu de bonne foi.

Aristote a fort bien expliqué le plein et la division du continu contre les Atomistes. Démocrite avait montré, que tous les phénomènes de la physique peuvent être expliqués mécaniquement, et M. Descartes le voulant rendre méprisable pour lui paraitre moins redevable, a tort de lui imputer l’erreur d’Épicure, qui s’imaginait que les atomes avaient une pesanteur. Leucippe avait enseigné les tourbillons. L’explication de la lumière par la comparaison d’un bâton qui touche ce qui est éloigné était déjà des anciens rapportée par Simplicius, philosophe grec. Platon explique divinement bien les substances incorporelles distinctes de la matière et les idées indépendantes des sens. Il faut même avouer que les raisonnements des Académiciens et les objections des Sceptiques contre les sens et contre les choses sensibles sont de grande importance pour faire reconnaître ces vérités. La morale de Descartes est sans doute celle des Stoïciens. Et quant aux Mathématiques où il avait acquis le plus d’autorité, il s’en faut beaucoup que les éloges excessives de ses sectateurs ayent lieu. Il avoue lui-même dans ses lettres qu’il n’a pas entrepris de donner la Mathématique Universelle, parce qu’il trouvait bien de la difficulté dans les problèmes des nombres tels que M. Fermat el M. Frenicle proposaient. El dans la Géométrie même, il se trouva pris lorsque M. de Beaune lui proposa les problèmes de la converse des tangentes ; il se trompa fort quand il crut qu’on ne trouverait jamais la proportion d’une courbe à une droite. Et ayant reconnu que les anciens avoient eu tort de donner des bornes à la Géométrie en excluant les lignes des plus hauts degrés, il tomba dans le même défaut ou voulut bien y tomber en excluant de la géométrie les lignes qui ne se peuvent expliquer par une équation d’un degré déterminé, parce qu’il ne pouvait pas les assujettir à sa méthode, par laquelle il prétendait pouvoir résoudre tous les problèmes de Géométrie ; il commence la sienne par une rodomontade qui est bien éloignée de la vérité, comme s’il avait donné moyen de réduire tous les problèmes à des équations d’un certain degré, et par conséquent le moyen de les construire par des lignes courbes convenables.

M. Fermat avait déjà donné les lieux plans el solides el les fonde-