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stance simple creée sur une autre ; et les ames s’accordent avec les corps et entre elles en vertu de l’harmonie préétablie, et nullement par une influence physique mutuelle, sauve l’union métaphysique de Famé et de son corps, qui les fait composer unum per se, un animal, un vivant. On a donc eu raison de refuter le sentiment de ceux qui nient l’Action des causes secondes ; mais il faut le faire sans renouveller les fausses influences telles que sont les especes de l’Ecole.

(5) Le P. Mallebranche s’estoit servi de cet argument : que l’etendue n’étant pas une maniéré d’étre de la matière, doit estre sa substance. L’Auteur de la Refutation distingue (Tom. 1. p. 94) entre les maniérés d’etre purement negatives et les maniérés d’etre positives ; et il prétend que l’etendue est une des maniérés d’elre de la seconde sorte, lesquelles il croit pouvoir etre conçues par elles mêmes. Mais il n’y a point de maniérés d’estre positives, elles consistent toutes dans la variété des limitations, et toutes ne peuvent etre conçues que par l’étre dont elles sont les maniérés et les façons. Et quant à l’étendue on peut dire qu’elle n’est pas une manière d’etre de la matière, et cependant qu’elle n’est pas une substance non plus. Qu’est elle donc ? dirés vous, Monsieur. Je réponds, qu’elle est un attribut des substances, et il y a bien de la différence entre * les attributs et les maniérés d’étre.

(6) 11 me semble aussi que l’auteur de la Refutation ne combat pas bien le sentiment des Cartésiens sur l’infini, qu’ils considerent avec raison comme antérieur au fini et dont le fini n’est qu’une limitation. 11 dit (p. 303 du 4. Tome) que si l’esprit avoit une veue claire et directe de l’infini, le Pere de Mallebranche n’auroit pas eu besoin de tant de raisonnemens pour nous y faire penser. Mais par le même argument on rejetteroit la connoissance très simple et très naturelle que nous avons de la divinité. Ces sortes d’objections ne valent rien : car on a besoin de travail et d’application, pour donner aux hommes l’attention nécessaire aux notions les plus simples, et on n’en vient gucres à bout qu’en les rappelant de leur dissipation à eux mémés. C’est aussi pour cela que les Théologiens, qui ont fait des ouvrages sur l’eternité, ont eu besoin de beaucoup de discours, de comparaisons et d’exemples, pour la bien faire connoistre, quoyqu’il n’y ait rien de plus simple que la Notion de l’Eternité. Mais c’est que tout dépend de l’attention en de telles matières. L’Auteur adjoute (Tom. 4. p. 307) que dans la prétendue connoissance de l’infini,