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ßeibnig an ttemonb.

existe, mais il distingue la nature et Dieu. La nature n’a point de domaine ni de providence et elle n’agit point par des causes finales ; Dieu au contraire a tout cela.

XVII.

Seibnij on SRemonb.

Hanover ce 4 de Novembre 4745.

Je viens de recevoir votre paquet, et je vous remercie des pièces curieuses dont vous m’avés fait part. Je ne vous dis rien sur le procès d’Homere, mais comme après les livres Sacrés, c’est le plus ancien de tous les Auteurs dont il nous restent des ouvrages ; je voudrais qu’on tachât d’éclaircir les difficultés Historiques et Géographiques que la grande antiquité fait naitre dans ses ouvrages, et principalement dans l’Odyssée, touchant l’ancienne Geographie : car tous fabuleux que sont les voyages d’Ulysse, il est tousjours seur qu’Homere l’a mené dans des pays dont on parloit alors, mais qu’il est difficile de reconnoitre maintenant. Je passe aux pièces Philosophiques qui regardent le R. P. de Mallebranche (dont je regrette fort la perte) et qui tendent à éclaircir la Theologie naturelle des Chinois. La réfutation du système de ce Pere, partagée en trois petits Tomes, est sans doute d’un habile homme, car elle est nette et ingenieuse, j’en approuve même une partie, mais une partie en est outrée. On y témoigne trop d’eloignement des sentimens de Descaries et du P. de Mallebranche, lors même qu’ils reçoivent un bon sens. Il seroit temps de quitter ces animosités, que les Cartésiens se sont peutetre attirés en témoignant trop de mépris pour les anciens et pour l’école, où il y a pourtant aussi des solidités qui meritent nôtre attention : ainsi on doit se rendre justice de part et d’autre, et profiter des découvertes des uns et des autres : comme on a droit de rejetter ce que les uns et les autres avancent sans fondement.

(4) On a raison de refuter les Cartésiens, quand ils disent que l’ame n’est autre chose que la pensée, comme aussi quand ils disent que la matière n’est autre chose que l’etendue. Car l’ame est un sujet ou concretum qui pense, et la matière est un sujet étendu, ou doué d’étendue.